TARTUFFE THÉORÈME

[ Macha Makeieff ]
Date(s) :  du 20 avril 2022 au 21 avril 2022
Horaire(s) :  20h00
Mise en scène, costumes, décor : Macha Makeïeff
Lumières : Jean Bellorini assisté d’Olivier Tisseyre son Sébastien Trouvé
Musique : Luis Fernando Pérez
Coiffures et maquillage : Cécile Kretschmar
Danse : Guillaume Siard
Assistante à la mise en scène : Gaëlle Hermant Sylvain Levitte
Assistante à la scénographie : Clémence Bezat
Graphisme : Clément Vial
Assistante aux costumes : Laura Garnier
Assistant à la dramaturgie : Simon Legré
Régisseur général : André Neri
Régisseuses plateau : Emilie Larrue et Solène Ferréol
Cheffe machiniste : Kayla Krog
Régisseur son : Jérémie Tison
Régisseur lumières : Olivier Tisseyre
Régisseuse costumes : Nadia Brouzet
Maquilleuse : Hermia Hamzaoui
Confection d'accessoires : Marine Martin-Ehlinger
Couturière : Céline Batail
Fabrication du décor : Ateliers du Théâtre National Populaire, Villeurbanne

De toutes les pièces de Molière, « Tartuffe » est celle qui suscite une série d’émotions les plus singulières chez le spectateur. Au-delà de la dynamique d’une langue poétique, dans son rythme même, il y a dans « Tartuffe » tous les ingrédients d’un scénario de roman noir que je veux montrer, avec suspens et rebondissements propres à ce genre d’intrigue : enjeux d’une famille bourgeoise aussi névrosée que nocive, parasite infiltré dans la maison qui prend le pouvoir sur les esprits et les corps, libertins et faux-dévots, clans qui s’affrontent, spoliation, chantage, détournement, arrestation, espionnage, prédations, abus de faiblesse, dossiers compromettants, fuite et arrestation. Toute une affaire.

La résolution – l’intervention du Prince, n’a rien d’artificiel parce que l’intrigue est avant tout politique. Avec la force d’un conte, d’une parabole qui va virer au cauchemar d’une famille. C’est ce récit qui m’intéresse avec ses protagonistes à fleur de peau.
Et dans ce huis-clos, la menace de celui qui est entré dans la maison dont on parle et qu’on ne voit pas, les allers et venues inquiétantes de gens qui traversent, transforment le confortable salon bourgeois plongé dans la pénombre et les sons étranges. Et la puissance malfaisante du discours inquisiteur s’infiltre.

Devant le spectacle de cette famille exaspérée qui perd pied, ce dispositif désir révélé-plaisir refusé, au final, c’est le public  qui est démasqué dans son voyeurisme et sa jouissance trouble. Au-delà du bien et du mal, le scénario qui s’accomplit nous divise. Au théâtre où tout est jeu, où l’hypocrite est l’acteur virtuose, nous désirons voir la part malfaisante, assister au meurtre social, au naufrage, à la turpitude, et laisser monter l’inavouable en nous dans un plaisir intime et collectif, dans un éclat de rire protecteur. Où en sommes-nous ce soir du mensonge, des dangers et des plaisirs de la représentation ?