PARCOURS FACE À LA MER

[ Yara Bou Nassar / Stephanie Kayal / Samaa Wakim ]
Date(s) :  du 22 novembre 2022 au 16 décembre 2022
Horaire(s) :  mardi 22 novembre à 20h30
mercredi 23 novembre à 19h30
jeudi 15 décembre à 20h30
vendredi 16 décembre à 19h30
Tomorrow is the best day of my life : 
Avec : Yara Bou Nassar, Hanane El-Dirani, Paed Conca, Elie Youssef
Écriture et direction : Yara Bou Nassar
Evidence of Things Not Seen : 
Performance et chorégraphie : Stephanie Kayal
Musique : Abed Kobeissy
Losing it : 
Performance et chorégraphie : Samaa Wakim
Musique et co-mise en scène : Samar Haddad King

Après deux années de pandémie le Parcours Face à la mer, reprend force et vigueur avec deux spectacles libanais, Tomorrow is the best day of my life (Demain est le meilleur jour de ma vie) de Yara BOU NASSAR, Evidence of Things Not Seen (Preuve de choses invisibles) de Stephanie KAYAL et un spectacle palestinien Losing it (Perdre la tête) de Samaa WAKEEM. Ces spectacles sont portés par des femmes artistes qui mêlent la petite histoire à la grande, s’interrogent sur l’impact de la vie en zone de guerre dans la formation de l’identité. Elles sont les témoins de ruines devenues souvent très (trop) familières.

Tomorrow is the best day of my life

Yara Bou Nassar est performeuse, metteuse en scène et autrice libanaise. Elle dissèque la métamorphose de l’espace privé en temps de guerre, les émotions, les moments de résistance, les souvenirs liés aux relations familiales ou intimes ; la petite et la grande histoire.

Chez Yara Bou Nassar, le travail et la vie quotidienne sont le prolongement l’un de l’autre, brouillant parfois les lignes entre la fiction et la réalité. Elle aborde des thèmes souvent centrés sur la déconstruction des stéréotypes sociaux et s’intéresse particulièrement aux manifestations d’inconfort dans les corps, sous différentes formes et dans différents contextes. Dans cette pièce à quatre interprètes, elle explore l’identité en interrogeant les souvenirs et les comportements du quotidien.
Qu’est-ce qui finit par placer un corps dans un état de vulnérabilité, de soumission ou de résistance ? Comment la fragilité se manifeste-t-elle différemment dans la sphère privée et dans l’espace public ?
En revisitant ses archives familiales personnelles, le spectacle expose les pulsions intimes issues de l’enfance et de diverses formes de traumatisme qui finissent par devenir une partie de soi-même. Yara Bou Nassar utilise la vidéo comme élément scénographique servant d’appui pour le développement d’une écriture scénique puissante, amplifiant les pulsions intimes, tout en interrogeant la légitimité de l’image pour préserver le souvenir.

Evidence of things not seen . Losing it

Evidence of Things Not Seen 
Evidence of Things Not Seen est une performance de danse sur la maison, la sensation de sa présence et de sa perte. Une performance regardant le corps, qu’il soit statique ou en mouvement, comme le dernier refuge de l’intimité et de la sécurité.
De 1975 à 1990 le Liban a connu une guerre civile. À la fin des années 80, au milieu du conflit, les familles libanaises, se réunissaient souvent dans les maisons. À ces occasions (anniversaires, nouvel an, mariages, célébrations diverses…) une place importante était accordée au plaisir de la danse ; voir danser ses parents signifiait qu’ils se sentaient en sécurité. Peu de temps après, le Liban a commencé à connaître des difficultés économiques et l’habitude de la danse a décliné. C’est aujourd’hui une partie absente des réunions familiales. Stephanie Kayal, chorégraphe et Abed Kobeissy compositeur, revisitent au moyen de leur art, cette mémoire enfouie. Si les aménagements et les objets sont restés intacts, à l’intérieur des deux maisons où vivent toujours leurs deux familles, la danse est un fantôme dont personne ne parle. Le syndrome du « membre fantôme » est un état dans lequel une personne éprouve la sensation d’un membre qui n’existe plus, comme une tentative de consolation d’un membre amputé qui serait encore.
Cette création est un témoignage du présent qui fait de ces deux artistes, les témoins de ruines devenues trop familières. Le syndrome du « membre fantôme », est devenu l’élément constitutif de leur écriture scénique.

Losing it
Avec Losing it cette nouvelle pièce, la chorégraphe et actrice palestinienne Samaa Wakim s’interroge sur l’impact de la vie en zone de guerre dans la formation de son identité.
Par le mouvement et le son, Samaa Wakim examine comment le traumatisme des générations précédentes pénètre son corps actuel. Elle nous ramène au moment où elle a commencé à craindre de perdre sa liberté. Sur scène, elle revit ses souvenirs d’enfance dans l’ombre de guerres incessantes, analyse la réalité et plonge dans un monde imaginaire tissé de peur et d’espoir, dans une tentative de survie. Quand la peur vient l’envahir, son monde se retourne, la terre tremble, les voix diminuent, créant un tiers monde dans lequel la réalité et la fantaisie fusionnent. Le dialogue entre la musique live de Samar Haddad King et la voix de Samaa Wakim crée un univers dans lequel les voix qui effrayaient ou réconfortaient font émerger un passé et un présent, qui viennent obscurcir l’avenir.