Nuée et Múa

[ Emmanuelle Huynh ]
Date(s) :  du 18 novembre 2021 au 26 novembre 2021
Conception & interprétation : Emmanuelle Huynh
Dramaturgie et textes / Nuée : Gilles Amalvi
Lumières et scénographie : Caty Olive
Musique : Pierre-Yves Macé
Collaboration artistique : Jennifer Lacey et Katerina Andreou
Costumes : Thierry Grapotte
Ressources chorégraphiques et vocales : Florence Casanave, Nuno Bizarro, Ezra et Jean-Luc Chirpaz
Flûte enregistrée : Cédric Jullion
Prise de son et prise de voix au Vietnam :  Brice Godard et Christophe Bachelerie
Voix :  Hanh Nguyen, Huong Nguyen, Ly Nguyen et Nguyễn Thuận Hải
Direction technique : Maël Teillant
Administration, développement : Amelia Serrano
Production, diffusion, communication : Hélène Moulin
Forme pour immobilité / Múa : Emmanuelle Huynh
Obscurité : Yves Godin
Silence : Kasper T.Toeplitz
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Durée :  1h

Nuée

« En 1994, à la faveur d’une bourse Villa Médicis hors les murs, j’accomplis mon premier voyage au Viet-Nam. Je ne parle pas la langue, j’y danse, j’y enseigne, j’y marche, j’y rencontre ma famille jusque-là inconnue. C’est un voyage de re-naissance et de re-connaissance. J’ai créé le solo Múa à mon retour en novembre 1995 au Théâtre contemporain de la Danse. Je ne savais pas si je continuerai de chorégraphier. J’ai continué cette pièce fut à la fois une métaphore de ce voyage en quête identitaire et un positionnement artistique précis.

Elle m’a aussi donné des outils et un modus operandi dans le travail. Aujourd’hui, à la faveur de ce nouveau voyage, je suis certes sur les traces de mon père acupuncteur, Huynh Thanh Van (son prénom signifie nuage bleu), désormais décédé mais aussi du premier voyage et de la pièce qui en a découlé. Je désire revenir en ses lieux inauguraux. Je sais que les espaces nous font tout autant que nous les informons par nos corps et nos présences. Un déplacement qui va revisiter ce dans quoi s’origine ma vie mais aussi ma pratique, mon travail.
Je suis partie avec en tête : Le nom Huynh d’origine chinoise, le prénom du père vietnamien Thanh Van, ses lieux de naissance, vie, départ, l’architecture, le pied, l’acupuncture, le pas, le pays… Comme toujours la recherche, par sérendipité, me donne des rendez-vous insoupçonnés…

Ce  voyage est une destinerrance (destin-errance) au sens de Derrida : le destin mais aussi la destination et l’errance se confondent. Moi-même, en m’enfonçant dans le delta du Mékong, là où les indices et les adresses viennent à manquer, je me confonds, me dissous, me dissémine, en eau, en terre, en arbre. Le sol comme épiderme du pays, le nuage comme horizon d’une acupuncture du territoire, mes pieds et les pas pour activer de nouveaux méridiens. Les liens et les cartographies sont encore à produire. J’ai confiance, je  marche. »

                                                                                                                                                 Emmanuelle Huynh

 

Múa

« Ce travail fait suite à trois expériences qui m’ont profondément bouleversée et qui, quoique bien différentes, me semblent intimement liées. Tout d’abord, celle du parcours Dark Noir de Michel Reilhac à la vidéothèque de Paris. Plongé dans un noir absolu qui coupe de tout repère visuel habituel, le spectateur est tendu vers tout ce qui peut lui servir d’indication pour sentir, comprendre, saisir. Les sensations corporelles les plus simples sont elles-mêmes transformées et décuplées. Le simple fait de voir acquiert une force inconnue du fait de ce « passage au noir ». Il m’a semblé que l’on pouvait spécifier cette réflexion en ce qui concerne l’image du corps et encore plus précisément celle du corps dansant.

Improviser les yeux fermés constitue la deuxième expérience et est liée à mon parcours d’interprète. Tant par ce qu’elle donne à voir de fragilité et d’abandon que par ce qu’elle fait vivre, la danse les yeux fermés est une expérience fondamentale pour le danseur : le travail interne des sensations coupé de la projection vers le dehors par le regard, acquiert alors une résonance exceptionnelle qui conduit à une danse d’état dont l’intensité est rare.

Enfin, mon voyage au Viêt-Nam, dans le cadre de la bourse Villa Médicis hors les murs, a constitué une étape personnelle et artistique importante. Ne parlant pas la langue, la danse a été mon seul lien, hormis les activités de la vie ordinaire, avec les Vietnamiens. Plongée dans un monde inconnu, j’ai cependant eu le sentiment de connaître, de reconnaître des choses qui me constituaient profondément. Múa est à vivre comme une expérience où obscurité-lumière, apparition-disparition, silence-musique, danse et immobilité sont les interfaces d’une seule et même chose : l’avènement à soi-même et au monde. »

Emmanuelle Huynh

Nuée
Création les 18 et 19 Mars 2021 – Théâtre de Nîmes
30 septembre 2021 – Scène nationale d’Orléans
12 octobre 2021 – Équinoxe, Scène nationale de Châteauroux
10, 11, 12 et 13 novembre 2021 – Triangle à Rennes, dans le cadre du Festival du TNB
25 et 26 novembre 2021 – Maison de la musique de Nanterre, scène conventionnée d’intérêt national dans le cadre du Festival d’Automne à Paris
7 et 8 janvier 2022 – Bonlieu, Scène nationale Annecy
12 janvier 2022 – le Vivat, Armentières
18 et 19 janvier 2022  – le Grand – T, Théâtre de Loire-Atlantique, dans le cadre du Festival Trajectoires
21 et 22 avril 2022 – Théâtre Garonne, scène européenne à Toulouse
 
Múa
15 et 16 novembre 2021 – le Triangle à Rennes, dans le cadre du Festival du TNB
18, 19 et 20 novembre 2021 – CND, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris

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