Une comédie sur l’absurdité de la bêtise humaine revisitée avec brio par Ludovic Lagarde et une troupe de comédiens brillants. Intrigue rebondissante, quiproquos fantaisistes, morceaux de bravoure hilarants nous enchantent. Mais cette satire sociale et psychologique devient de plus en plus réaliste avec le temps, comme si elle rencontrait la réalité d’aujourd’hui.
Après une tournée dans toute la France, mais également en Chine, en Roumanie ou en Suisse, L’Avare, dans la mise en scène de Ludovic Lagarde, revient dans son lieu de création avant d’investir l’Odéon, Théâtre de l’Europe. À voir et à revoir, cette pièce culte a été jouée plus de deux mille fois par la Comédie-Française depuis 1680. Intrigue rebondissante, quiproquos fantaisistes, morceaux de bravoure hilarants, c’est un divertissement qui nous enchante, mais comme avec toutes les grandes pièces, c’est le théâtre qui nous renvoie à l’actualité et nous la fait relire sous un autre angle. Il faut à chaque fois réécouter ce texte, incarné par de nouveaux acteurs, pour retraverser cette extraordinaire étude de la bêtise humaine. Autour de Laurent Poitrenaux, qui campe un Harpagon électrique, une troupe de comédiens brillants donne à ce grand classique une nouvelle énergie. Cette satire sociale et psychologique devient de plus en plus réaliste avec le temps, comme si, en s’occupant des passions tortueuses et des émotions, elle rencontrait la réalité d’aujourd’hui. Molière nous montre la vie nue. Le comique, au lieu d’éviter le pire, aggrave encore plus profondément ce portrait tragique.