JULIE

[ Philippe Boesmans ]
Nouvelle production
Date(s) :  du 27 mars 2022 au 1 avril 2022
Horaire(s) :  dimanche à 15h mardi, jeudi, vendredi à 20h
Livret : Luc Bondy et Marie-Louise Bischofberger d’après Mademoiselle Julie d’August Strindberg
Musique : Philippe Boesmans
Direction musicale : Emilio Pomarico Orchestre et Chœur de l’Opéra national de Lorraine
Mise en scène et décors : Silvia Costa
Collaboration aux décors : Michele Taborelli
Costumes : Laura Dondoli
Lumières : Marco Giusti
Dramaturgie : Simon Hatab
Assistanat à la mise en scène : Rosabel Huguet
Avec : Irene Roberts et Marie Tassin (Julie), Dean Murphy (Jean), Lisa Mostin (Kristin)
Durée :  1h15 sans entracte
Public :  Tout Public

« Je suis assise en haut d’un pilier que j’ai escaladé en rêve et je ne sais plus descendre. »
-Julie

Mademoiselle Julie est folle ce soir. Elle danse avec les domestiques. Elle danse aussi avec Jean, le valet de son père, au nez et à la barbe de sa fiancée Kristin. Elle danse mais le jeu de séduction se mue peu à peu en duel dont l’issue s’avère fatale.

Qui est Julie ? Est-elle un oiseau en cage ? Est-elle l’innocence sacrifiée sur l’autel de la morale hypocrite ? Est-elle une ensorceleuse qui manipule deux êtres purs pour assouvir ses pulsions, en cette nuit où la mort rend visite à la vie ?

Sous le titre trompeur de tragédie naturaliste, le drame de Strindberg est une « Méchante Machine » à broyer ses personnages. Son théâtre avance sur l’étroite frontière qui sépare le réel du fantastique. Il est à l’image des nuits de Saint-Jean durant lesquelles, si l’on s’endort sur l’herbe fraîche, les rêves deviennent réalité.

Le compositeur Philippe Boesmans est l’une des figures les plus respectées et plébiscitées de l’opéra aujourd’hui. Longtemps en résidence au Théâtre Royal de La Monnaie à Bruxelles, il a contribué aux temps forts de la création lyrique européenne. Sa musique – qui ne refuse ni le raffinement ni le plaisir du récit et de la fiction – met son expressivité au service du drame, dont elle révèle les ombres, les non-dits et les mensonges. Créée en 2005, son intime Julie est l’une des pièces les plus intenses et ciselées de ces vingt dernières années. Elle est dirigée par Emilio Pomarico, ardent défenseur du répertoire contemporain.

Performeuse, metteuse en scène et plasticienne, Silvia Costa s’empare de cet opéra récent pour en livrer une nouvelle vision. Sous le vernis écaillé de ce château, elle met à jour le rituel, l’existence nue, la danse de mort par laquelle les corps se donnent et se refusent l’un à l’autre jusqu’à leur destruction. Quand l’aube paraît, elle a le goût amer de la lucidité : cette blessure qui est – selon René Char – la plus proche du soleil.