Déplier Baroque

[ Commissaire Marina Nordera ]
Date(s) :  du 17 novembre 2022 au 17 décembre 2022
Horaire(s) :  Vernissage le 17 novembre à 20h00

Au départ de la conception de cette exposition, il y a une contrainte en forme de jeu visant à diffracter l’imaginaire du baroque dans un large spectre de suggestions. Chaque figure multiplie ses signes à l’infini afin d’évincer toute tentative de définition articulée de ce qui pourrait être Le Baroque, et inviter le spectateur à se perdre dans la nébuleuse de ses manifestations.

Le baroque se révèle dans ce qui est bigarré, bariolé, bizarre, biscornu, comme la perle « Barroca » de la supposée étymologie.

Il se dissimule dans l’Artifice, produit d’un processus artistique parsemé de contraintes et d’une technique rigoureusement élaborée.

Il se démultiplie dans toutes les variantes de l’impossible Répétition : restitution, reconstitution, reconstruction, recréation, revival, réactivation, reenactment… La spirale qui s’enroule autour du vide organise sa cyclicité, avant même de dynamiser la structure et l’ornement des architectures et des corporéités.

Il se cache dans l’obscurité, l’obscurantisme, l’oubli, l’Ombre du Caravage, abîme de l’inconscient et productrice de lumière.

Il s’amuse avec les métamorphoses et les subversions du corps, laboratoire politique et esthétique intemporel du Queer.

À l’aise tant dans l’utopie que dans l’Uchronie, il brouille l’espace-temps, il replie et déplie sanscesse les récits entrelacés de l’intrigue et de l’action, de la présentation et de la représentation, de la mémoire et de l’histoire.

Il apparaît souvent avec le visage de l’autre et le paysage d’un ailleurs – étrange, étranger, érotique, Exotique – y compris, dans l’extase, l’exultation, l’exaltation, expériences de l’hors de soi.

Chacune de sept sections de l’exposition s’ouvre comme un cabinet de curiosités qui contient des objets, des documents, des témoignages, des vécus, pouvant être déjà archivés, en cours de fabrication ou à venir. Ces items se regroupent par grappes de mots, images, gestes, sons. Chacun permet d’accéder au passé par une faille qu’il ouvre dans le présent et de révéler ainsi l’enchâssement des temporalités qui relient l’expérience et les savoirs de ce que pourrait être le baroque en danse aujourd’hui.